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Des associations veulent moins de viande dans les assiettes

Le Réseau action climat et la Société française de nutrition veulent changer les recommandations alimentaires au détriment de la viande.

Trente-huit associations, regroupées dans le Réseau action climat, proposent de placer les futures recommandations nutritionnelles sous la tutelle de l’effet sur le climat des aliments. L’élevage et la viande rouge en feraient les frais.

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Mangez, bougez ; cinq fruits et légumes par jour ; deux produits laitiers quotidiens… Ces slogans bien connus sont la traduction des recommandations alimentaires du plan national nutrition santé (PNNS). Commencé en 2001, ce plan est en cours de révision pour sa cinquième version. C’est un peu la mère de toutes les batailles puisque ce texte sera la base de l’éducation alimentaire de toute une génération.

Trente-huit associations, regroupées dans le Réseau action climat (Greenpeace, Oxfam, FNE, WWF…) auquel s’est jointe la Société française de nutrition, proposent de diminuer de moitié les recommandations de consommation de viande. Pour l’heure, le PNNS recommande, pour un adulte de moins de 65 ans (hors femmes enceintes ou allaitantes), une consommation d’un maximum hebdomadaire de 500 grammes de viande (hors volailles) et 150 grammes de charcuterie. Ces associations veulent voir les recommandations baisser à 450 grammes par semaine, en y incluant cette fois la volaille et la charcuterie, limitée à 150 grammes.

Influence

Le réseau action climat et la Société française de nutrition avancent deux arguments pour expliquer ce chiffre. D’abord, une diminution de moitié de la consommation de viande satisferait l’adéquation nutritionnelle sans avoir recours à des produits enrichis ou à des supplémentations. Bien sûr, il faudrait adapter d’autres apports alimentaires comme augmenter les légumineuses ou les produits céréaliers complets par exemple. Ensuite, les associations voient dans ces recommandations une façon de réduire l’empreinte carbone de l’alimentation ordinaire. Le Réseau action climat ajoute que plusieurs pays prennent déjà en compte l’environnement dans leurs propres recommandations alimentaires.

Recommandations actuelles du PNNS 2019-2023Recommandations proposées par le réseau action climat
Viande500 g max (hors volailles) et 150 g max de charcuterie par semaine450 g par semaine dont volaille, et dont un maximum de 150 g de charcuterie
Légumineusesau moins deux fois par semaine65 à 100 g par jour
Fruits à coqueune petite poignée par jourdeux petites poignées par jour
Produits laitiersdeux par jourdeux par jour
Fruits et légumesau moins cinq portions par jourau moins cinq portions par jour
Produits céréaliers completsau moins une fois par jourau moins une fois par jour
Poissondeux fois par semaine dont un poisson grasdeux fois par semaine dont un poisson gras

Les associations porteuses de ces changements ne cachent pas qu’elles veulent s’en servir pour orienter le modèle agricole. « Les recommandations jouent un rôle important pour faire évoluer les pratiques de consommation alimentaire. Elles jouent et pourraient dans le futur jouer un rôle accru de boussole pour l’ensemble des politiques liées à l’alimentation et la nutrition », écrivent-elles dans leur dossier.

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